Christian ZEIMERT
En 1970, Pierre Gaudibert inaugure l’ARC (atelier de recherche et de création) au Musée d’Art Moderne de la ville de Paris. Ce lieu, pour les trente ans à venir, sera le plus grand laboratoire français de l’art contemporain.
La première manifestation est une double exposition qui présente
Andy Warhol et Christian Zeimert. Pour tous les deux il s’agit d’une première exposition muséale et d’une consécration.
Qu’est-ce que ces artistes ont en commun ? Tous deux regardent le monde
à travers les images de la presse. Warhol pioche dans l’actualité,
Zeimert dans les magazines illustrés qui évoque la grande guerre de 14-18.
Le succès de Zeimert est immédiat, le grand collectionneur Daniel Cordier
lui commande de nombreux tableaux, ils seront présentés à Beaubourg
et on peu aujourd’hui les croisés aux Abattoirs, le musée d’art contemporain de Toulouse.
La peinture de Zeimert est lente et minutieuse. Il lui faut plusieurs mois pour achever un tableau, ce qui ne facilite pas le développement de son marché. Mais cette attitude sera toujours la sienne.
Ses tableaux se construisent autours de jeux de mots, ils évoquent toujours l’enfance des jeux (confettis, jeux de cubes, meccano, etc.) mais ce qui en fait la force c’est leur attrait pictural. Les matières sont onctueuses et sensibles, elles parlent au-delà de ce que leur sujet exprime. Aujourd’hui, les 80 ans dépassés, les succès et la renommée derrière lui, il reste à découvrir comme un précurseur de la postmodernité.
Une sélection de ses œuvres est présentée à Area qui lui a déjà consacré quelques ouvrages.
Alin Avila. 2017
Quelle illustration plus précise peut-on donner du principe panique de l’humour et du « refus de la gravité », de l’emploi simultanée de toutes les morales, du gout pour les notions généralement ou occasionnellement « tenues pour méprisables »,
du rejet « de la pureté et autres formules policières » !
Ce sont des textes et des actes qui ne pardonnent pas dans le microcosme parisien, et l’on peut, j’en suis parfaitement d’accord, gravement les critiquer, ou les critiquer gravement.
Mais Zeimert, lorsqu’il peignit une Olympia bardé de caviardages
mal ajustés (Censure hâtive), lorsqu’il bâillonna l’auguste effigie qui ornait un billet de 50 francs déchiré par ses soins (Le prix du silence), s’attaquait symboliquement, encore une fois, aux contraintes et aux astreintes, même lorsqu’elles sont imposées au nom de choix qu’il recoupe sur certains ponts. On retrouve dans cet exemple, et sans quitter les rapports de l’œuvre et de son artiste, le problème de la subversion dans la subversion, du refus de toute position de refus critique, dès lors qu’il tend à devenir « convenable » par le consensus du plus grand nombre ou par l’action autoritaire d’une minorité agissante.
C’est peut-être là toute l’ambiguïté Panico-libertaire d’un état d’esprit et d’un comportement qui aide à la liquéfaction des structures
tout en « cultivant quelques lieux communs », tel que l’humanisme, l’universalisme et le pacifisme.
Gérald Gassiot-Talabot. 1973
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