Zwy MILSHTEIN (1934-2020)
S'il y a bien une constante dans le caractère de Milshtein, c'est bien cet imprescriptible besoin de surprendre, d'inventer des surfaces qui sont des peaux douces d'être imprévues… L'art, pour lui, est avant tout manipulation, trituration des éléments qui servent à son élaboration… Il lui faut tout savoir, tout expérimenter avec un désir vital, proche d'un érotisme particulier qui engage tout son corps, et d'abord ses mains. Il faut les voir, ces mains, saisir les outils, les apprécier, en faire des organes…
Il suffit de regarder la touche, elle affirme très tôt une volupté indépendante du sujet, se manifeste par une autonomie surprenante ; en fait, quelle que soit l'image, et ce depuis plus de quarante ans, sa peinture est toujours l'affirmation de son corps - tension du désir qui le porte vers l'acte (de peindre, de dessiner, de graver…), qu'importe les catégories.
Alin Avila dans Yeo pour Area, Paris 1995
Bibliophilie
Un artiste est aux prises avec la totalité de l'univers et avec le labyrinthe de son incommunicable, secrète, et tâtonnante expérience. D'où la tentation qu'il éprouve parfois de créer de façon hiératique et ornementale, pathétique ou érudite, triste, éperdue et sarcastique son jeu de cartes personnel, un ensemble de blessures, d'allégresses, de répits, de grimaces, d'énigmes, d'obsessions.
Jacques Goldschmidt dans Milshtein graveur, collection le Musée de poche, Paris 1974
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